Les maladies du poulain

En cette fin d’été, les poulains grandissent au pré. De plus en plus agiles sur leur 4 jambes, ce premier été est pour eux celui des découvertes. Mais le moment du poulinage reste une étape délicate pour la jument comme son petit … Comment s’assurer que tout va bien ? Et même si la naissance s’est bien passée, il faut rester vigilant. Quand il n’a que quelques jours, quelques semaines voire quelques mois, le poulain est encore très vulnérable. A cet âge-là certaines maladies sont plus courantes. Comment identifier les maladies du poulain et comment le soigner ? Découvrez-vite les réponses ci-dessous.

La naissance

Quand tout va bien… une fois les contractions commencées, le poulain sort très vite, souvent en quelques minutes. Une fois sorti, la jument se lève, en général assez rapidement aussi. Le cordon ombilical se rompt alors seul. Elle le lèche pour le stimuler et le guide vers la mamelle. Le poulain doit boire le colostrum (premier lait, très riche en anticorps) dans les heures qui suivent sa naissance.

Le placenta est évacué en intégralité par la jument dans l’heure qui suit le poulinage, cela s’appelle la délivrance.

Quand s’inquiéter ?

  • Si 30 minutes après le début des contractions le poulain n’est pas sorti
  • Lorsque le poulain ou la mère ne se lève pas une heure après la mise-bas
  • Si le placenta n’est pas évacué au bout de 4 heures (le délai maximum est de 6 heures)
  • Si le poulain ne tète pas au bout de 3 heures ou n’a pas de réflexe de succion.

Quels soins faire à un poulain ?

  • Guider le poulain vers la mamelle si il est trop malhabile. La première tétée est primordiale car le premier lait (colostrum) contient les anticorps indispensables à son immunité.
  • Désinfecter à la teinture d’iode à 2% ou à la Bétadine le nombril plusieurs fois par jour dans les 3 jours suivant la naissance puis encore une fois par jour jusqu’à la fin de la première semaine de vie.
  • Sérums antitétanique et trivalent.
  • Surveiller attentivement les premiers crottins (méconium). La constipation (rétention de méconium) est fréquente chez les nouveaux nés.

Les maladies du poulain

La septicémie

La septicémie est une infection généralisée du poulain. Elle concerne principalement le poulain au cours des premiers jours de sa vie, notamment en cas de défaut d’immunité (mauvaise prise du colostrum). Cette infection peut notamment être transmise in utero par le placenta ou au moment de la naissance. Elle peut également démarrer par une infection du nombril.

C’est l’une des principales causes de mortalité chez les jeunes poulains.

Les symptômes :

  • Hyperthermie (>38 5°C)
  • Abattement, anorexie. Vous devez vous alerter si le poulain reste couché, semble faible et réagit peu à ce qui l’entoure.
  • Selon les zones touchées par l’infection : boiterie, articulations gonflées, gros nombril, diarrhée, toux…

Les traitements :

Pour espérer sauver le poulain, il faut une prise en charge très rapide. Il s’agit d’une urgence. La première chose à faire est donc d’appeler le vétérinaire. Il mettra en place un traitement adapté, impliquant en général une perfusion et antibiothérapie.

La diarrhée du poulain

La diarrhée est une des maladies du poulain assez courante chez les jeunes poulains et n‘est pas toujours grave. Il faut s’assurer qu’elle ne dure pas trop dans le temps et ne soit pas associée à une déshydratation ou une baisse de forme, auquel cas il s’agit d’une urgence. Elle apparaît fréquemment au moment des premières chaleurs de la mère après la naissance.

Les symptômes :

Les crottins peuvent être mous voire liquides. Une déshydratation, de la fièvre ou la perte d’appétit du poulain sont des symptômes qui peuvent être liés à une diarrhée.

Les traitements :

Le traitement est en général symptomatique. En cas de diarrhée modérée sans abattement, ni fièvre, un traitement à bas de charbon, levures et smectite est la plupart du temps suffisant. Pour toute diarrhée persistante ou associée à une atteinte de l’état général, il faut contacter un vétérinaire rapidement.

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Les déformations des membres

Les déformations des membres du poulain sont assez fréquentes à la naissance mais aujourd’hui la plupart peuvent être bien corrigées afin d’éviter des défauts d’aplomb handicapants par la suite.

poulain tordu

On rencontre principalement :

  • Membre bouleté : il s’agit d’une contracture des fléchisseurs empêchant la descente du boulet. Cela se corrige bien à l’aide d’un traitement à base d’oxytétracycline, mis en place par un vétérinaire, permettant leur relâchement.
  • L’hyperlaxité : elle se corrige souvent d’elle même avec la croissance mais peut nécessiter la mise en place d’attelles et le confinement du poulain au box.
  • Les déviations angulaires : cela concerne les antérieurs, souvent tordus en X au niveau des genous (carpes). Elles peuvent être nettement améliorées en ralentissant la croissance du côté le plus long à l’aide de séances d’ondes de choc.

La rhodococcose

La rhodococcose est la plus connue des maladies du poulain. Mortelle dans 80% des cas, elle touche les jeunes chevaux entre 0 et 6 mois. Cette maladie est transmise par la bactérie Rhodococcus, présente dans les poussières dans le sol et dans les crottins. Si les chevaux adultes peuvent être porteurs de la bactérie, elle n’est dangereuse que pour les poulains.

La bactérie se transmet par voie respiratoire.

Les symptômes de la rhodococcose :

La forme la plus fréquente entraine des symptômes respiratoires provoqués par des abcès pulmonaires, avec une toux sévère voire une détresse respiratoire. Le poulain présente également des signes d’atteinte générale avec une perte d’appétit, de l’abattement et de la fièvre.

Il existe aussi des formes digestive ou articulaire, particulièrement difficile à soigner.

Les traitements de la rhodococcose :

Les poulains de un à trois mois sont les plus touchés. Une prise de sang ou un prélèvement respiratoire permet de confirmer le diagnostic. Si la maladie est identifiée assez tôt, il existe un traitement à base d’une association d’antibiotiques. Ce traitement est long et coûteux mais généralement efficace sur la forme respiratoire. Cependant, même si le traitement fonctionne, le poulain peut garder des séquelles de cette maladie.

Pour conclure :

Pour un poulain en pleine forme, les heures suivant la naissance sont primordiales et peuvent conditionner sa santé dans les semaines qui suivent… Les maladies du poulain sont nombreuses, celles citées ici ne sont que les plus fréquemment rencontrées. Le signe d’appel numéro 1 est l’abattement, sans pour autant paniquer pour rien. Un poulain qui va bien est vif et alerte, il tète plusieurs fois par heure mais dort aussi beaucoup ! Il est donc important de bien se renseigner avant de se lancer dans cette belle aventure qu’est la naissance et l’élevage d’un jeune cheval.

L.C

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