Mon cheval s’est blessé, que faire ?
Les chevaux sont des animaux de proie, facilement effrayés, leurs réactions peuvent être imprévisibles et une blessure est vite arrivée. Les petits bobos sont fréquents et devraient pouvoir être gérés sans difficulté par n’importe quel cavalier, cependant ce n’est pas toujours le cas.
Et face à une grosse plaie, quels sont les bons gestes ? Quand appeler le vétérinaire ? Nous vous donnons les clés pour avoir les bons réflexes.
Évaluer l’état général du cheval
Avant de focaliser sur la plaie du cheval, il est important de regarder son cheval en intégralité. Souvent, s’il s’est blessé, il y a eu une chute, une fuite ou un traumatisme quel qu’il soit, mais pas forcément en votre présence.
Il est donc important si vous retrouvez votre cheval blessé, d’évaluer son état général et sa locomotion. Cela permettra en plus de vérifier qu’il n’y a pas d’autres blessures.
Si la réponse à l’une de ces questions est oui, il faut appeler le vétérinaire. C’est lui qui évaluera l’urgence et la nécessité d’une visite.
Les premiers gestes
Si l’état général est bon, ou après avoir appelé le vétérinaire pour prévoir une visite, il faut nettoyer la plaie du cheval.
Des soins appropriés permettront à votre cheval de mieux cicatriser et de limiter les risques d’infection. En cas de suture, les points ont de meilleures chances de tenir si la plaie n’a pas séché en attendant le vétérinaire.
Que la plaie soit superficielle ou profonde, les gestes à réaliser sont les mêmes :
Doucher abondamment la plaie du cheval à l’eau claire
L’eau courante élimine les saletés, les poils et un grand nombre de bactéries. Elle maintient les chairs humides et évite la rétraction des bords de la plaie. Vous pouvez doucher la plaie ainsi plusieurs minutes, avec une légère pression, en dirigeant le jet de la plaie vers l’extérieur.
Raser ou tondre les poils du cheval
Ensuite, si le cheval est gentil, vous pouvez couper ou raser les poils au bord de la plaie. Rincez ensuite abondamment de nouveau.
Savonner délicatement la plaie du cheval
Toujours si le cheval est coopératif, vous pouvez savonner délicatement les bords de plaie à l’aide d’un savon antiseptique à base de povidone.
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Ces étapes de nettoyage sont déterminantes pour l’évolution de la plaie du cheval. Si vous n’avez ni ciseaux ni désinfectant avec vous, le minimum à faire est au moins de rincer la plaie (étape 1). Le nettoyage va également vous permettre d’évaluer sa profondeur et donc la nécessité d’appeler le vétérinaire.
Nous vous conseillons d’appeler le vétérinaire systématiquement si la blessure :
L’exception où il ne faut pas laver la plaie
Le seul cas où le lavage de la plaie n’est pas recommandé est la plaie avec un saignement très abondant (en jet ou flot continu important). Le lavage va empêcher la formation du caillot. Dans ce cas, il vaut mieux réaliser au plus vite un bandage compressif, et appeler le vétérinaire.
Réaliser un bandage chez un cheval
En cas de plaie sur un membre d’un cheval, c’est fortement conseillé, que le vétérinaire ait prévu ou non de passer.
Le bandage, s’il est bien réalisé, maintiendra la plaie propre, à l’abri des insectes et limitera l’engorgement, quasi systématique sur un cheval blessé.
Un bandage doit toujours être réalisé sur une plaie propre (cf les étapes de nettoyage ci dessus). Dans le cas d’un bandage compressif sur une plaie hémorragique, la plupart du temps la plaie est fraiche donc assez propre et le bandage ne restera pas longtemps en place (ne pas le laisser plus de 2h).
Les étapes du bandage sont toujours les mêmes chez le cheval :
1ère couche : au contact de la plaie du cheval
Elle va varier en fonction du type de plaie et du temps pendant lequel le pansement va rester.
On utilise en général des compresses :
2ème couche : épaisseur molletonnée
L’idéal est d’utiliser du coton américain.
Il peut aussi remplacer les compresses et jouer le rôle de couches 1 et 2 de par sa surface en gaze. Facile à utiliser il existe en rouleau ou prédécoupé.
Cette étape est indispensable pour éviter un tour de bande.
3ème couche : bande de maintien
Elle va donner sa forme à votre pansement.
La plus facile à utiliser est la bande crêpe, légère et respirante.
4ème couche : tenue et étanchéité
On utilise une bande plus solide. Les bandes cohésives sont très pratiques pour cela et facile à poser. Elles sont déperlantes et légèrement élastiques. Elles doivent être posées uniquement sur le coton et jamais sur la peau au risque de faire garrot ou d’irriter le cheval.
Pour un bandage encore plus solide, on peut utiliser une bande imperméable et collante, qui permet en plus de fixer le pansement à la peau et d’empêcher les saletés de rentrer à l’intérieur.
Voilà, vous maitrisez les étapes du nettoyage de plaie et du bandage ! Si votre cheval se blesse, vous aurez toutes les clés en main pour bien réagir. Attention cependant, le choix du bon matériel est primordial.
N’oubliez pas, en cas de doute, n’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire. Sans forcément se déplacer si ce n’est pas justifié, il saura vous rassurer et vous guider dans les soins.
Article rédigé par P. Cantet, vétérinaire équin