La colique chez le cheval, c’est quoi au juste ?

Tout cavalier ou propriétaire de cheval a déjà entendu ce mot, souvent suivi de « vétérinaire », « piqûre » ou « crottin »… Maladie redoutée par-dessus tout, la colique  chez le cheval fait trembler tout le monde équin ! Mais savez-vous exactement ce que cela veut dire ? Et de quoi il s’agit ?

Le terme « colique » désigne l’ensemble des symptômes évoquant une douleur intestinale voire même abdominale au sens large. Autrement dit « colique » signifie simplement « mal de ventre ». Il s’agit donc d’un terme très large qui peut regrouper un grand nombre de pathologies ! Cependant chez le cheval, la majorité des symptômes de colique correspond à des problèmes digestifs, en général liés à un ralentissement voire un arrêt du transit.

L’anatomie du cheval, une immense tuyauterie !

colique-cheval

Le tube digestif du cheval est constitué, entre autres :

– d’un tout petit estomac (15L),

– d’un intestin grêle de plus de 20m,

– du caecum (réservoir de 40L environ)

– du colon (environ 7m),

Il est donc très long et peut souffrir de nombreuses pannes !

intestin-chevalPour simplifier et bien comprendre ce qui se passe, il faut voir la colique chez le cheval comme un simple problème de tuyauterie…

Nous avons donc un réseau de « tuyaux » très longs, de différents diamètres, et qui plus est, souples et mobiles dans l’abdomen pour la majorité d’entre eux. Le contenu qui y circule est plus ou moins liquide.

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Quels dysfonctionnements pour une colique ?

Nous allons voir ensemble les pathologies les plus courantes en cas de colique chez le cheval :

1) Le « bouchon »

Dans ce cas, notre système de tuyauterie fonctionne correctement. Il est à sa place normale, mais c’est son contenu qui pose problème. Il n’est pas assez liquide, et du coup il n’avance plus ! Ce problème arrive en général au niveau du colon. C’est là que le contenu est le plus épais et l’intestin naturellement coudé. Le transit s’arrête et les crottins s’accumulent, formant un bouchon ! Ce problème peut se soigner assez facilement grâce à des laxatifs comme l’huile de paraffine, fréquemment utilisée.

2) Le déplacement

Souvent, cela débute par un contenu un peu plus lourd. Au lieu de juste ralentir le transit comme en cas de bouchon, le tuyau est entrainé par son poids. Il se déplace pour se coincer ailleurs. Par conséquent le contenu circule mal et le transit se bloque. Il est possible de relancer le transit avec des perfusions et de la paraffine. Mais parfois la chirurgie devient nécessaire pour tout remettre à sa place.

3) L’occlusion de l’intestin grêle par torsion ou étranglement

Ici, l’intestin se noue sur lui-même ou autour d’un autre organe, comme un tuyau d’arrosage emmêlé. C’est une colique beaucoup plus douloureuse que les précédentes.

Elle nécessite systématiquement une intervention chirurgicale, au plus vite.

4) La torsion du colon

Le colon se tord sur lui-même, se vrillant à 180°. Les vaisseaux sanguins qui l’irriguent, sont alors complètement comprimés et le sang ne circule plus. C’est une colique chirurgicale et une urgence absolue. Le cheval peut mourir en quelques heures.

Pour aller plus loin : Dossier complet sur les coliques

Comment reconnaitre une colique chez le cheval ?

colique cheval

Le cheval est connu pour exprimer ce genre de douleur de manière assez expressive :

  • Il ne mange pas,
  • Il fait du flehmen (lèvre supérieure retroussée),
  • Le cheval se campe,
  • Il regarde ses flancs,
  • Le cheval gratte le sol,
  • Il se couche voire se roule ou se jette au sol…

Tordons le cou à quelques clichés sur les coliques : VRAI / FAUX

  • « Le cheval qui se campe et se met en position pour uriner sans que rien ne se passe, est « bloqué des reins » » : FAUX

Même si dans de rares cas il peut s’agir d’une infection urinaire, en général c’est bien un signe de colique. Le colon appuie sur la vessie !

  • « Un cheval qui fait un crottin ne peut pas être en colique » : FAUX

Il y a plusieurs dizaines de mètres de tuyaux à l’intérieur, le problème peut donc être situé bien en amont du crottin !

  • « Le vétérinaire « débouche » le cheval en le palpant par voie rectale « : FAUX

Il vérifie la position des différents organes palpables au travers de la paroi du rectum !

Un vétérinaire vous explique comment repérer les signes de colique chez le cheval et vous enseigne les premiers gestes de soin.

Vous l’aurez compris notre ami le cheval est un douillet de l’intestin. Son tube digestif est digne des tuyauteries les plus complexes à entretenir. Soyez vigilant, apprenez à repérer les symptômes. Il faut savoir agir sans paniquer puisqu’une colique chez un cheval peut aller d’un simple mal de ventre à une pathologie mortelle !

L.C

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