La pleurésie chez le cheval

La pleurésie, également appelée pleuropneumonie, se définit comme une inflammation de la plèvre pulmonaire. Elle est majoritairement associée à une accumulation de liquide, encore appelée épanchement pleural.
Cette affection existe chez de nombreuses espèces et est très douloureuse. Généralement, la pleurésie chez le cheval ne survient pas seule. Elle est en effet souvent la complication d’une infection bactérienne ou virale (comme la grippe équine) ou d’une autre maladie. De plus, elle est souvent associée à une pneumonie, les causes étant quasiment les mêmes pour ces deux affections.
Les symptômes seront donc essentiellement respiratoires. Une pleurésie sera surtout très problématique chez les chevaux de sport car les séquelles occasionnées entrainent des contre-performances. En effet, un cheval atteint de pleurésie ne pourra plus participer à aucune compétition, excepté peut-être au début de la maladie, puisque son pronostic vital est engagé.

Quels sont les symptômes de la pleurésie chez le cheval ?

Les symptômes d’une pleurésie ne sont pas significatifs, c’est-à-dire qu’on peut les constater lors de nombreuses autres affections.

La plèvre pulmonaire sépare les poumons de la cage thoracique, empêchant ainsi des éventuels frottements au cours de la respiration.

Une inflammation de la plèvre va ainsi générer des frottements (audibles au stéthoscope) et donc de la douleur lors de la respiration. Les symptômes suivants peuvent se manifester :

  • Une douleur thoracique provoquée par les frottements.
  • Une hyperthermie (fièvre) : elle résulte du processus inflammatoire, c’est un mécanisme de défense contre les agents pathogènes suite à une infection, notamment par une bactérie. On va donc observer de la fièvre si l’origine est infectieuse.
  • Une dyspnée : il s’agit d’une difficulté à respirer
  • De la toux.
  • Un amaigrissement : le cheval va consommer plus d’énergie pour respirer, cela va ainsi engendrer une perte de poids.
  • De la fatigabilité et une intolérance à l’effort.
  • Une perte d’appétit.
gourme chez le cheval

Les causes de la pleurésie chez le cheval

Les poumons sont séparés de la paroi thoracique par une membrane appelée plèvre pulmonaire.

pleurésie chez le cheval

On peut distinguer la plèvre viscérale contre les poumons ainsi que la plèvre pariétale contre la paroi thoracique. Les pleurésies sont le plus souvent associées à un épanchement pleural, faisant donc suite à une accumulation de liquide entre la plèvre pariétale et la plèvre viscérale; ou non associées à un épanchement pleural, ce qui reste très rare puisque c’est surtout l’accumulation de liquide qui va créer l’inflammation.

Une pleurésie chez le cheval peut être soit aigüe, c’est-à-dire qu’elle apparaît brutalement, soit chronique, si elle est déjà bien installée depuis un certain moment.

Généralement, les pleurésies sont secondaires à une maladie déjà présente (comme une pneumonie) ou à une infection par un agent pathogène (virus ou bactérie).

Lorsque le système immunitaire n’est pas assez performant pour contrer l’infection (par exemple, lorsque le cheval a une maladie déjà présente), le cheval est incapable de se défendre et l’inflammation s’installe. Le stress (lors de compétitions ou du transport) peut également déclencher une infection par un agent pathogène. Par ailleurs, un cancer des poumons peut également être à l’origine d’une pleurésie chez le cheval mais cela reste rare.

Les traitements possibles

Traitement médical

Il est nécessaire d’identifier la cause et/ou l’agent pathogène incriminé avant de commencer un traitement médical.

Ainsi, une ponction pleurale sera réalisée, d’une part pour soulager le cheval, et d’autre part pour analyser le liquide récolté et ainsi identifier l’agent pathogène en cause.

Il s’agit de récolter le liquide accumulé à l’aide d’une aiguille ou d’un trocart.

Un antibiogramme (examen qui permet de déterminer si une bactérie est sensible ou résistante à un antibiotique) sera nécessaire afin d’identifier la bactérie en cause et ainsi prescrire les antibiotiques qui seront efficaces. Cet examen est obligatoire pour prescrire certains antibiotiques. En effet, les antibiotiques à spectre large sont très efficaces contre les streptocoques par exemple. Mais d’autres bactéries, comme les pseudomonas, possèdent de nombreuses résistances aux antibiotiques et imposent de faire un antibiogramme. Le traitement devra s’étaler sur plusieurs semaines. Ces examens complémentaires seront réalisés en première intention voire suite à un échec thérapeutique.

Enfin, des anti-inflammatoires seront également administrés afin de lutter contre la fièvre mais surtout contre l’inflammation de la plèvre.

Par ailleurs, il est parfois nécessaire d’avoir recours à une technique chirurgicale. En effet, lorsque l’état du cheval est sévèrement atteint et que les difficultés respiratoires sont trop importantes, un drainage du liquide accumulé sera nécessaire. Un tuyau mou, appelé drain, sera ainsi inséré sur le cheval au niveau de la plèvre. Une aspiration du liquide sera effectuée puis le drain sera laissé en place plusieurs jours afin que le reste du liquide s’évacue de lui-même. Parfois, plusieurs aspirations du liquide, à quelques jours d’intervalle, sont nécessaires.

Traitement hygiénique

Le traitement hygiénique regroupe toutes les mesures qui peuvent être prises pour éviter l’apparition d’affections respiratoires.     

cheval emphysemateux
  • Il est recommandé de donner à votre cheval un foin de bonne qualité, pas poussiéreux et exempt de moisissures.
  • Le box de votre cheval devra être convenablement ventilé afin d’éviter au maximum la présence de poussières. De plus, il conviendra de balayer l’écurie lorsque votre cheval est à l’extérieur afin d’éviter un brassage des poussières.
  • Votre cheval devra être à jour de ses vaccins afin d’éviter une infection par des bactéries ou virus.
  • La gestion des poulains et des chevaux malades est primordiale. Lorsqu’un cheval est sujet à une infection virale ou bactérienne, il faut l’éloigner de ses congénères. Un box d’isolement ainsi qu’une bonne hygiène (nettoyage du box, matériel uniquement destiné au cheval malade) seront nécessaires pour éviter l’infection d’autres animaux.
La convalescence est souvent longue après une pleurésie. Le cheval reste souvent fatigué et anémié pendant quelques semaines. Il est important de lui laisser suffisamment de temps de récupération et de reprise d’état. Vous pouvez aussi l’aider avec une cure de complément vitaminé.

Pour résumer :

La pleurésie est une affection très douloureuse chez le cheval. Les symptômes ne sont pas spécifiques mais certains signes d’appel peuvent vous orienter vers une affection respiratoire : comme la toux ou la dyspnée. Des manifestations de douleur, comme des bruits de plainte lors de la respiration, peuvent également être présentes mais dans des cas de pleurésie très avancés.

Cette affection est consécutive à une inflammation due à la présence d’un agent pathogène dans l’organisme, ou encore à une pathologie déjà installée, plus rarement à une tumeur pulmonaire. Une ponction pleurale va permettre de soulager le cheval de sa douleur et d’analyser le liquide afin d’identifier l’agent pathogène incriminé. Cet examen est nécessaire afin de prescrire un traitement médical adapté.

Un traitement hygiénique viendra compléter le traitement médical. Il est d’une importance capitale car il permet d’optimiser le traitement médical et d’éviter une nouvelle apparition.

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Références :

  •  Anne Couroucé-Malblanc et Francis Desbrosse. Maladies des chevaux, 2ème édition. Guides France Agricole, 2010. Les maladies respiratoires, p. 96-99.
  • Sophie Paul-Jeanjean. Les affections respiratoires profondes infectieuses. La Semaine Vétérinaire, octobre 2011, n° 1468.
  • Anne Couroucé-Malblanc. Effusion pleurale : origine tumorale ou septique ?. La Semaine Vétérinaire, mars 2017, n° 1710.