Ostéochondrose ou OCD chez le cheval

L’ostéochondrose est une pathologie qui se développe au cours de la croissance du jeune cheval donnant lieu à des malformations ostéo-articulaires :

  • OCD ou ostéochondrite disséquante : présence d’un fragment ostéo-cartilagineux au sein de l’articulation.
  • Kystes osseux sous-chondraux : présence d’un kyste au niveau de l’os sous-chondral (partie de l’os directement en contact avec l’articulation).

En France, cette affection fait partie des AOAJ (Affections Ostéo-Articulaires Juvéniles). Les articulations du jarret, du grasset et du boulet sont généralement les plus atteintes. De plus, les lésions sont fréquemment bilatérales, c’est-à-dire que les articulations des deux membres sont concernées. Cette pathologie se développe chez le jeune cheval mais sa découverte peut être beaucoup plus tardive.

Les symptômes de l’ostéochondrose chez le cheval

Les symptômes diffèrent en fonction de la localisation de l’affection et de l’activité du cheval. Ainsi, un jeune cheval avec peu d’activité physique exprimera une forme dite asymptomatique, c’est-à-dire avec une absence de symptôme.

Chez les jeunes chevaux ayant une activité plus conséquente, les signes cliniques peuvent être les suivants :

  • Un gonflement de l’articulation concernée : c’est le signe clinique le plus fréquent. Il est non douloureux au début mais des traumatismes répétés peuvent à terme déclencher l’apparition de douleur. Un vessigon (gonflement au niveau du jarret) ou une molette (gonflement au niveau du boulet) sont facilement perceptibles par le propriétaire.

  • Une boiterie d’intensité modérée qui apparaît généralement à la mise au travail du jeune cheval. Il est important de savoir qu’une boiterie n’est pas toujours présente. Elle est plus fréquemment rencontrée lors de kystes sous-chondraux que lors d’OCD chez le cheval.

  • Une douleur au niveau de l’articulation atteinte peut être présente lors de manipulations, notamment à la flexion.

Un examen locomoteur statique et dynamique sera ensuite réalisé par votre vétérinaire afin de mieux qualifier l’atteinte. Par ailleurs, seuls des examens complémentaires (radiographie et échographie) peuvent permettre de poser le diagnostic et de déterminer précisément la localisation et la sévérité de la lésion chez le cheval.

radio cheval

Comment apparait l’ostéochondrose chez le cheval ?

Lors de la croissance du jeune cheval, des cellules appelées chondrocytes sont produites dans des zones très précises au sein des os, les épiphyses. Elles permettent la formation et la croissance en longueur des os ainsi que la formation du cartilage articulaire. Les chondrocytes destinés à former le cartilage vont migrer depuis les épiphyses jusqu’à l’articulation pour effectuer leur rôle.

En cas d’OCD, un défaut de différenciation des chondrocytes destinés à former l’articulation est responsable des lésions de cette affection.

Des cellules immatures vont alors se retrouver au sein de l’articulation et la fragiliser, la rendant alors plus démunie face à un éventuel traumatisme.

Par la suite, plusieurs évolutions sont possibles :

  • Evolution favorable : Les lésions peuvent disparaître d’elles-mêmes et ne pas engendrer de dommages importants.
  • Evolution défavorable : Les lésions occasionnées peuvent engendrer le détachement de fragments de cartilage.
    Ces derniers vont s’ossifier formant un fragment ostéo-cartilagineux qui peut rester fixé à l’os, mais la plupart du temps, il se détache suite aux mouvements répétés de l’articulation pour rester libre au sein du liquide synovial. Que le fragment soit fixé ou libre, il va déclencher une inflammation de l’articulation voire des lésions secondaires.

Quelles sont les causes de l’ostéochondrose chez le cheval ?

Origine génétique

Il est aujourd’hui clairement démontré qu’il existe un facteur génétique favorisant ou non le développement d’OCD chez le cheval. Ainsi certaines races sont prédisposées, comme le Selle Français, le Trotteur français ou encore le Pur-sang. Il est actuellement possible de connaître le statut OCD des étalons afin de savoir si le jeune cheval a plus de risque de développer une OCD. Par ailleurs, l’articulation susceptible d’être atteinte varie en fonction des races. Ainsi, il existe une prédisposition génétique de l’OCD du jarret chez le Trotteur français.

Activité physique

L’activité physique du jeune cheval durant ses premières années de vie est à prendre en compte. En effet, une activité physique trop importante trop jeune sera néfaste pour ses os. Des traumatismes répétés sur des os en croissance favorisent ainsi le risque d’apparition d’une OCD chez le cheval.

L’alimentation

OCD cheval

L’alimentation de la mère durant la gestation ainsi que l’alimentation du jeune cheval en croissance constituent des facteurs de risque à ne pas négliger. 

En effet, une alimentation trop riche en énergie et en protéines favorise l’apparition d’OCD chez le cheval.

Il va alors y avoir une surcharge pondérale du jeune cheval, ce qui est néfaste à la bonne croissance des articulations immatures en les fragilisant, puisque le processus d’ossification ne pourra pas se faire correctement. Un apport mal équilibré de minéraux est également susceptible de favoriser une OCD chez le cheval.

Maladie métabolique

Il a été démontré qu’un animal atteint d’hypothyroïdisme, soit une sous-production d’hormones thyroïdiennes, favorise l’apparition de lésions d’OCD en empêchant la maturation et l’ossification ostéo-articulaire. Ce cas est assez rare.

A lire aussi : Le syndrome naviculaire

Quel va être le traitement ?

Il existe deux possibilités de traitement :

Traitement chirurgical

Il s’agit de retirer le fragment articulaire grâce à une technique appelée arthroscopie.

Cette opération est assez rapide et se réalise sous anesthésie générale permettant un curetage puis un nettoyage complet de l’articulation concernée.

Cette chirurgie est assez coûteuse, mais le pronostic sportif du jeune cheval est très favorable.

Des contrôles radiographiques sont réalisés en fin d’intervention pour s’assurer que l’articulation a bien été nettoyée et qu’aucun fragment n’a été oublié. Des anti-inflammatoires et antibiotiques seront administrés suite à la chirurgie.

  • Il faut prévoir environ 4 semaines de convalescence au box.

Traitement conservateur

Selon la sévérité de la lésion, l’avenir du cheval et le budget du propriétaire, la chirurgie n’est pas systématique. Le repos est un premier geste primordial pour limiter l’évolution des lésions. Des anti-inflammatoires seront également prescrits, accompagnés ou non d’infiltration. Il est tout de même recommandé de bien surveiller le cheval en contrôlant régulièrement l’articulation atteinte pour éviter une évolution défavorable.

Une complémentation à base de chondroïtine ou d’autres protecteurs du cartilage peut aider à préserver le confort articulaire. 

Le choix du traitement conservateur ou chirurgical dépend d’un certain nombre de facteurs :

  • Le type de lésion : certains fragments de très petite taille sont très bien tolérés, dans ce cas la chirurgie n’est pas forcément nécessaire. Les kystes peuvent être curetés s’ils communiquent avec l’articulation mais le pronostic est moins bon que pour les fragments d’OCD, et certains ne sont pas opérables.

  • Les signes cliniques associés : si le cheval présente une boiterie ou un gonflement important la chirurgie est conseillée. Si le diagnostic est fait par hasard lors d’un bilan radiologique mais que le cheval tolère bien la lésion, le traitement conservateur peut être préféré.

  • L’avenir sportif du cheval : même s’il ne développe pas de boiterie, l’OCD peut être source de contre-performances. De plus c’est un frein éventuel à la revente du cheval.

  • L’âge du cheval : Il est conseillé d’attendre les 2 ans du cheval pour intervenir, sauf si le fragment est libre et risque de léser le cartilage. A l’inverse si le fragment est découvert à 15 ans, l’intérêt de la chirurgie se discute.

La prévention de l’ostéochondrose chez le cheval

La prévention de l’OCD passe par une bonne gestion de l’alimentation, nécessaire à la croissance du jeune cheval. Une alimentation équilibrée et de bonne qualité est à privilégier tandis qu’un changement brutal d’alimentation est à éviter. Concernant l’activité physique, il convient d’éviter une alternance paddock et stabulations où le jeune cheval aura tendance à avoir des phases d’activité intenses puis nulles. Enfin, un dépistage précoce de l’OCD est nécessaire si des chevaux de la même lignée sont atteints afin de pouvoir prendre en charge rapidement le jeune cheval.

Dépistage des jeunes chevaux : 

Il est recommandé de dépister cette affection chez les chevaux prédisposés et dans les élevages où cette pathologie est fréquente en effectuant un bilan OCD chez les jeunes chevaux âgés de 18 à 24 mois avant le débourrage ou la mise à l’entraînement. En effet, c’est dans cette tranche d’âge que les lésions apparaissent à la radiographie. Plusieurs clichés seront réalisés afin de détecter de manière précoce une possible OCD chez le cheval et d’agir en conséquence pour améliorer son pronostic, surtout si ce dernier est destiné à une carrière sportive.

Pour conclure :

L’ostéochondrose est une malformation ostéo-articulaire qui se développe lors de la croissance.
Parmi les manifestations les plus fréquentes de l’ostéochondrose, on compte l’OCD et les kystes osseux sous-chondraux. Les signes d’appel sont souvent un vessigon ou une molette pouvant donner suite à une boiterie. Certaines races de chevaux sont prédisposées génétiquement au développement de ce type d’affections. D’autres facteurs peuvent augmenter le risque d’apparition d’une OCD chez le cheval, comme une activité physique trop importante, alors que la croissance de celui-ci n’est pas finie, ou encore une alimentation mal équilibrée.
Après un examen du vétérinaire complété par une radiographie voire une échographie, deux solutions s’imposent : un traitement conservateur ou un traitement chirurgical. C’est une pathologie souvent bien tolérée, mais qui peut être source de contre-performance, voire de boiterie en favorisant le développement d’arthrose.

La sélection de produits de notre vétérinaire

Maxflex XR

À partir de Prix 89,00 €
Ajouter au panier

Références :

  • Anne Couroucé-Malblanc et Francis Desbrosse. Maladies des chevaux, 2ème édition. Guides France Agricole, 2010. L’ostéochondrose, p. 236-237.
  • Diane Lienasson. Contribution à l’étude du traitement arthroscopique de l’ostéochondrite disséquante du relief intermédiaire du tibia distal chez le cheval : étude rétrospective sur 110 trotteurs français opérés en basse normandie (1993-2002) [en ligne]. Thèse Docteur Vétérinaire. Toulouse : Université Paul-Sabatier, 2005, 111 p. Disponible sur : http://oatao.univ-toulouse.fr/1134/1/celdran_1134.pdf (consultée le 16/11/2017).